Lorsque j'étais petite fille, ma mère me trouvait souvent endormie, un livre ouvert sur mon thorax. Les histoires que je lisais me fascinaient tant et le monde semblait être à ma portée.
Sans le savoir, les auteurs qui ont laissé une empreinte dans l'ère du temps m'avaient bercé d'illusions. Ils m'avaient nourri d'idéaux. Ils avaient aussi conditionné mon esprit de romancière en me guidant vers un destin de femme de lettres.
Durant de longues années, l'envie de raconter des histoires assiégeait mon esprit. Un jour, j'ai eu le courage de coucher quelques mots sur une feuille de papier. Mon rêve se réalisait enfin : les "petites gens", ceux que l'on côtoie, que l'on admire pour leur courage, leur détermination et leur obstination s'exprimaient enfin !
En écrivant, c'est à eux que je pense : à ces êtres que le destin a oubliés, à ces enfants qui n'ont jamais connu des joies de l'enfance, à ceux que la vie n'a pas épargnés, à ceux qui avaient la souffrance pour seule compagne de route.
Il y a tellement d'histoire à raconter, mais les plus belles sont celles racontées par des oubliés de la vie, des "petites gens" qui savent ô combien il est difficile de se faire une place au soleil.